Certains étaient impatients de lire le récit de ma première sortie à vélo et de mes premières rencontres sur la route. Je profite de mes 5 heures de bus de Koh Chang jusqu’à Bangkok pour vous faire ce post.
Pour ceux qui n’avaient pas suivi, je suis parti 3 jours à vélo la semaine dernière pour aller visiter d’abord Ayutthaya puis ensuite Lopburi situés grosso-modo à 90 km et 190 km au nord de Bangkok !
La sortie de Bangkok
Le plus long et le plus fatiguant, c’est certainement de quitter Bangkok. J’ai déjà parlé du trafic à Bangkok, des rues qui ressemblaient davantage à des autoroutes et de l’étalement de la ville. Malgré que je sois parti en dehors des heures de rush, il m’a fallu près de 3 heures pour quitter la ville et rejoindre la campagne. Quand je dis campagne, jusqu’à présent je n’ai pas encore traversé de zones désertes totalement inhabitées. Mais on y trouve beaucoup plus de champs cultivables, presque plus d’immeubles et beaucoup moins d’habitations.
Première étape à Ayutthaya
Après avoir roulé tout le jeudi après-midi, j’ai dû m’arrêter 10km avant Ayutthaya. La nuit tombe à 18h en Thailande et je préfère éviter de rouler trop la nuit. D’une part pour éviter de me faire renverser sur la route mais aussi et surtout à cause des moustiques qui deviennent virulent à la tombée de la nuit et notamment ceux porteurs de maladies telles que le paludisme. Je me suis arrêté une première fois dans un restaurant en bordure de route pour savoir où je pourrais manger et planter ma tente. Les propriétaires semblaient essayer de m’aider mais ils ne parlaient pas un mot d’anglais et je ne suis pas sur qu’ils aient bien compris ce que je demandais. Après 5 bonnes minutes dialogue (monologue?), ils m’indiquent de continuer un peu plus loin et je crois comprendre qu’ils me conseillent de m’arrêter au Seven Eleven (Chaine de superrettes japonaises présente à tous les coins de rue en Asie) et de dormir à l’hôtel un peu plus loin. Visiblement ils m’ont pris pour un touriste occidental incapable de manger autre chose que des burgers et de dormir ailleurs que dans des hotels 3 étoiles !
Je continu quelques mètres et m’arrête dans un autre restaurant. La dame d’un certain âge m’accueille avec un grand sourire et appelle son fils qui parle anglais. Le fils en question à une trentaine d’année et est ingénieur. Ils me laissent choisir mon diner parmi une petite dizaine de plat street food thaï et font tout pour que je sois comblé et rassasié. Toute la famille est au petit soin : je dine avec Monthep (le fils) tandis que son épouse s’occupe du bébé et que la grand mère m’observe gentillement et discrètement derrière la vitre. Monthep m’expliquait qu’ils est très heureux que je me sois arrêté par ici car c’est seulement la deuxième fois qu’un étranger passe par leur restaurant.
J’ai été très touché de l’accueil que Monthep, sa famille et ses voisins m’ont réservé. Après quelques coups de fil passé par Monthep, j’obtiens l’autorisation de planter ma tente dans la résidence surveillée dans le petit jardin central, au pied du Bouddha et de l’autel. En Thailande, toutes les maisons et boutiques sont protégées par des Bouddhas qui retiennent les mauvais esprits à l’extérieur. Monthep m’explique que je ne dois pas oublier de m’incliner devant Bouddha avant d’aller me coucher et que je serai protégé pendant la nuit.
Le lendemain matin le gardien me propose sa cabine pour faire ma toilette tandis que les voisins viennent me saluer, échanger quelques mots et prendre une photo avant de partir au travail. Monthep et sa famille m’invitent à m’assoir à table : ils m’ont préparé le même repas que j’avais apprécié la veille au soir ainsi que d’excellentes bananes du jardin dans du lait de coco ! Un vrai délice… Au moment de reprendre la route, ils ont glissé dans ma sacoche mon repas de midi, tout en refusant que je paye quoi que ce soit pour tout ce que j’ai mangé ! On échange nos coordonnées, je leur laisse un petit mot sur une carte postale de Montpellier et Monthep me laisse son numéro de téléphone. Dans le cas où j’aurais un souci avec la police, je dois l’appeler et il réglera le problème ! Je les remercie chaleureusement et reprend la route vers Ayutthaya.
Arrivé à Ayutthaya une demi heure plus tard, je visite les principales attraction mais suis un peu décu par leur état délabré et une mauvaise mise en valeur. A moins que j’ai loupé certains sites historiques? Cette ville a pourtant longtemps été la capitale du prospère Royaume d’Ayutthaya jusqu’à ce qu’une guerre avec la Birmanie affaiblisse le royaume et y mettent fin en 1767.
Plus d’infos sur wikipedia.
Deuxième étape Lopburi
Après avoir pique niqué à l’ombre d’un Bouddha, je reprends la route pour Lopburi. Sur la route, plusieurs personnes ont tenté de m’aider en m’indiquant la route. « Suis-moi, je vais te co-piloter’ – le monsieur enfourche son scooter et me fais signe de le suivre. Il va m’indiquer la route la plus courte pour Lopburi. Il ne semble pas réaliser qu’un vélo n’avance pas aussi vite qu’un scooter et malgré tous mes efforts pour propulser mon vélo à 30km/h je perds rapidement de vue le scooter. Je regarde mon GPS et m’aperçois qu’en suivant mon co-pilote, je fonce à l’opposé de ma direction. Je fais donc demi-tour et aperçois dans le retroviseur mon co-pilote qui lui aussi semble un peu perdu. Après plusieurs changements de direction et appels échangé avec sa fille qui parle anglais, mon co-pilote fini par me déposer sur la bonne route. Quelques kilomètres plus tard, un scooter sortant d’un temple me fait signe de m’arrêter et me demande ou je vais. Après lui avoir expliqué il me demande de le suivre et me dépose sur l’autoroute en m’expliquant que c’est beaucoup plus direct par là. Il n’y a pas beaucoup de trafic, je le remercie et fonce direction Lopburi.
Là encore je suis rattrapé par la nuit et les moustiques et je dois m’arrêter 20km avant d’atteindre la ville. Je m’arrêt en bordure de route dans un petit restaurant où les gens sont très contents de m’accueillir et après le diner, des employés qui fêtaient le weekend avec leur patron m’ont offert quelques rafraichissments alcoolisés… Ils m’ont conseillé sur les coins à visiter en Thailande et on a discuté toutes la soirée avec un anglais très approximatif parfois mais suffisant pour échanger.
Le lendemain matin, le gérant du restaurant doit aller à Lopburi et me propose de m’anvancer. 6h du matin le landemain, on charge le vélo à l’arrière du pick up et en route pour Lopburi.
Arrivé là-bas à 6h45, je visite la ville à vélo, fais le tour de des principaux temples en ruines, prends quelques photos des singes (qui ont rendu cette ville si attractive pour les touristes !) et me fais voler ma bouteille d’eau par un l’un d’entre eux.
J’hésitais à rentrer à Bangkok à vélo sachant qu’il m’aurait fallu au moins deux jours pour rentrer et que je devrais affronter l’une des plus grosses frustations du cycliste : revenir sur mes pas, reprendre la même route dans l’autre sens. En passant devant la gare, je me renseigne sur les tarifs : 0,70€ pour moi et 2,50€ pour mon vélo ! C’est décidé, je rentre à Bangkok en train. Et c’est une sacré expérience que de prendre le train en Thailande !
Dans le prochain article, je partagerai quelques photos de mes 4 jours de détente au milieu des poissons multicolores et des eaux turquoises de l’île de Koh Chang. Ce n’est pas le coeur du sujet mais ça vous fera rêver… 😉
IM
Merci Pierrade pour ces belles images et tes commentaires qui sont toujours attendus avec impatience, je le reconnais !!!
Bonne route. On te suit…
isabelle
bravo pour ce post, très sympa. A l’accueil que tu reçois on voit l’importance de voyager pour les gens du pays aussi. ce sont de beaux échanges.
On attends les photos de mer bleue pour nous évader.
Mongin
Cher Pierre-Adrien,
Bravissimo pour tes premières impressions de voyage. Si tu n’y voies pas d’inconvénient, je répondrai à chacun de tes « reports ». Je voies bien, que tu analyses bien d’après tes observations, ce que tu es en train de vivre.
Nous vivons, je vis avec toi au rythme de ton vécu, qui est déjà riche, de ton beau phrasé. Cela me donne l’impression pour le moment d’un pays plus, que bigarré, avec plein de couleurs et avec une richesse de culture étonnante. C’est très bien, et continue de te mettre en symbiose avec l’indigène et l’autochtone. C’est l’une des plus fameuse et l’une des plus merveilleuse manière de voyager. Je ne t’écris pas en fonction de mon expérience à moi, mais afin, que tu réussisses ton aventure jusqu’au bout dans le même état de d’esprit, et malgré des instants de solitude, que tu vas connaître forcément, continue à rencontrer des gens et à faire fonctionner tes cinq sens, pour atteindre la cinquième dimension et sans doute un sixième, celui de l’exploit. Dans tes moments de découragement, pense à écouter ton silence intérieur, et à t’imaginer comment la nature est belle et forte. Tu es parti aussi pour la nature… Je ne te suis pas encore très bien dans ton effort physique à bicyclette, mais je devine ta bicyclette. Garde en chaque jour un peu sous la pédale, pour ne pas t’épuiser trop vite et surtout trop tôt.
Je t’encourage par une pensée du jour, que j’ai lue ce-matin, une pensée de Charles de Foucauld :
» Plus tout me manquera sur la terre, plus je trouverai l’unique nécessaire, la croix. »
A très bientôt,
Très affectueusement,
Ton Oncle Antoine
adrien beaufils
Je suis passionné par votre site que j’ai devouvert par hasard. Bravo et bon voyage !
Eleonora
Fascinée par les vidéos…!