16/01/2017 – Bienvenue en printemps. Je quitte le climat continental et montagneux de la Macédoine et contre toute attente en entrant en Albanie, je redécouvre des températures largement au dessus de zéro ! L’Albanie est un petit pays et bien que je ne traverse que sa moitié nord, j’y resterai une semaine et demi.
Fin de l’hiver, début du printemps !
Cela fait plus d’un mois que je pédale sous des températures polaires qui dépassent rarement les -10 c° et peuvent descendre jusqu’à -25 °c la nuit. Les médias de l’Ouest parlent d’une vague de froid qui s’abat actuellement sur l’Europe en provenance des pays scandinave. J’ai testé !
Mais lorsque je descend de la montagne servant de frontière à la Macédoine et à l’Albanie, la neige disparait peu à peu et lorsque le soir j’atteints la capitale de l’Albanie, Tirana, il fait très doux. Près de 13 c°. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu de température aussi élévées !
En une journée, je suis passé d’un hiver rigoureux à un printemps doux annonçant l’été!
Découverte de la capitale albanienne : Tirana
Après 130km pédalé dans la journée et un raccourci par l’autoroute, j’arrive à Tirana, la capitale du pays. Je n’ai pas eu le temps de trouver un hôte couchsurfing ou warmshower mais j’ai réservé deux nuits dans une guesthouse à 6€/nuit.
La ville est petite si on la compare aux standards asiatiques. Le centre ville est un savant mélange d’architecture soviétique, européenne et ottomane, en particulier avec la vieille mosquée.
On retrouve également des bunkers enterrés, construits massivement par le gouvernement communiste avant la chute du bloc de l’est.
On m’avait dit que le coût de la vie en Albanie était très faible pour l’Europe et c’est en effet le cas. Pour le déjeuner, je ne dépense pas plus de 0,50-1€ en mangeant streetfood. On trouve à tous les coins de rues des petites quiches fourrés au fromage ou aux légumes. C’est bon et ça ne coûte rien.
6 jours au bord de la mer dans une maison de vacances
Lorsque j’affrontais la tempête lors de mes derniers jours en Turquie, j’ai rencontré un Albanais qui faisait une halte à une station essence. En sachant que je traverserai quelques semaines plus tard son pays, j’avais pris son numéro de téléphone. Lorsque je le contacte en arrivant en Albanie, il se souvient de moi et me propose de rester autant de temps que je le souhaite dans sa maison de vacances sur la côté près de Durrès. La maison est située dans une résidence de vacances avec accès privée sur la plage. Il y a une bonne trentaine de villas dans cette résidence mais je suis le seul occupant. Je tiens compagnie aux gardiens!
Je reste presqu’une semaine sur la côte et profite de la tranquillité pour mettre à jour le blog, chiller au soleil dans le jardin ou sur la plage. C’est très relaxant après avoir affronté les froids polaires du dernier mois. Je profite aussi de ma halte pour réparer une de mes sacoches avant dont la fixation s’est cassée en arrivant. J’ai eu peur de ne pas pouvoir réparer et de rester bloquer à cause d’une simple sacoche. Heureusement, j’avais emporté avec moi un kit de réparation.
Dernier jour en Albanie et découverte de la mafia locale
En quittant Durrès, il me reste environ 160km pour atteindre la frontière du Montenegro. Le matin, je pédale sur une sorte d’autoroute. Il y a une large bande d’arrêt d’urgence sur laquelle je suis en sécurité mais au bout de quelques kilomètres, l’autoroute se transforme en petite nationale sans corridor de sécurité. Le trafic est assez dense et m’oblige à rester continuellement attentif.
Le soir, il commence à faire sombre, il fait assez froid et il y a un vent latéral très fort. Je me rend compte que ma lampe arrière ne fonctionne plus. Le route salée ne font pas de bien au vélo et les cables d’alimentation sont rouillés.
Il faut que je trouve un endroit où m’arrêter. Le vent rend difficilement envisageable de dormir sous tente. Je m’arrête à une première station essence pour demander si je peux dormir sous une sorte de préau où les touristes peuvent pique-niquer à l’abri du soleil l’été. L’employé me dit que ce n’est pas possible sans l’accord du patron. Un peu plus loin, je m’arrête de nouveau à une autre station essence. Je suis mieux accueilli et on me propose de dormir sous le préau de la station de lavage auto. Pas très confortable puisque ce n’est pas fermé et que j’ai l’impression de dormir dans un garage automobile à la différence que le sol ne semble pas recouvert d’huile. En plus de la station service et de la station de lavage, il y a également un petit hôtel/restaurant et un shop. Les employés tentent de m’aider et appellent leur patron pour lui demander s’ils peuvent me laisser dormir gratuitement à l’hôtel. Le patron refuse.
L’employé du magasin me propose de manger mon sandwich à l’intérieur et il me laisse également me servir en boisson dans le magasin. Il m’explique que son patron à une quinzaine de voitures de luxe, la plupart réalisées sur-mesure en fonction des exigences du patron. Il détruits une voiture presque tous les mois dans des accidents de la route mais il s’en tire toujours sans égratignure et en ce qui concerne les voitures de luxe détruites, cela ne semble pas lui poser de problème. L’employé me présente son patron comme un grand businessman. Il a plusieurs stations services et hôtels en Albanie et des boites de nuit dans plusieurs pays d’Europe et en particulier en Italie, à Naples. Ce businessman est surement du genre à toujours avoir une arme dans la boite à gant de son Hummer. Pas le meilleur visage de l’Albanie mais une réalité connue. Les pays du Balkans sont connus pour être la plateforme européenne du trafic d’armes.
Ciao Albania
Le lendemain, il me restera qu’une quarantaine de kilomètres avant de quitter l’Albanie pour le Monténégro. Il me reste quelques pièces de monnaie locale et je profite une dernière fois des prix bas pour déjeuner au restaurant. Un hamburger et 2 quiches au fromage me coûtent moins de deux euros.
Le passage de la frontière se fait rapidement et sans encombre. Me voici au Montenegro ! De splendides paysages m’attendent mais aussi des successions de longues montées et courtes descentes. Heureusement, le vent sera mon meilleur allié.
A bientôt pour le prochain article sur le Monténégro !
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