Macédoine (FYROM) : « véluge » sur les routes enneigées

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13/01/2017 – Après 15 jours en Grèce, je quitte déjà l’UE et entre en Macédoine (FYROM). J’appréhende un peu les conditions climatiques. Il fait déjà -20°c sur le littoral grec sensé être doux. A quoi dois-je m’attendre en Macédoine?

Halte à Bitola : seconde ville du pays

Je compte faire une halte à Bitola, la seconde ville du pays, située à une quarantaine de kilomètres de la frontière grecque. La route est couverte de neige et de plaques de verglas ce qui m’oblige à rouler parfois en plein milieu de la route et parfois à gauche. Le trafic routier est important et cela ne simplifie pas les choses. Heureusement, voitures et bus sont également obligés de rouler lentement. Ils sont très compréhensifs même si je les bloque en roulant au milieu de la route.
Quelques kilomètres avant d’entrer dans Bitola, de joyeux fermiers me font de grands signes en agitant une bouteille de Gin à bout de bras. Je les dépasse et m’arrête un peu plus loin. Cela faisait un moment que je n’avais pas vu ce type d’enthousiasme sur la route. Mon cœur réchauffé par leur enthousiasme et mon gosier par la boisson, je continue vers Bitola.
Le centre ville n’est pas déneigé et les rues sont couvertes de 30 à 40cm de neige. Chaque centaine de mètre semble être un nouveau challenge mais je finis par rejoindre la guesthouse.

Bien que seconde ville du pays, Bitola à tout l’air d’un village en comparaison avec les villes d’Asie. A pieds, le centre-ville se traverse en 10min. On parcourant la ville en ressent une forte influence de l’Empire Ottoman. Les quelques mosquées construites il y a deux siècles sont similaires à celles qu’on trouve en Turquie, c’est-à-dire construite sur le modèle de la Basilique Sainte Sophie convertie en mosquée lors de la conquête de Constantinople par les arabes. Encore plus surprenant, Bitola possède un bazar! La Macédoine est donc un carrefour culturel, un mélange de culture européenne chrétienne orthodoxe et orientale musulmane.

La météo me force à partir rapidement. Les températures s’annoncent positives pour les deux prochains jours avec du soleil qui devrait déneiger les routes. J’ai exactement 48h pour quitter le pays et passer le col montagneux qui sépare la Macédoine de l’Albanie. Dans 48h, un fort épisode neigeux d’au moins une semaine m’immobiliserait.

En route pour relever le défi : passer le col montagneux avant le retour de la neige

En quittant Bitola, je suis la route principale qui mène vers l’Albanie. Je suis surpris du bon état de la route. La route est neuve, le traffic est faible et la neige a été dégagée. La route grimpe toute la matinée et une longue descente m’attend en début d’après-midi. Je me réjouis que la route soit dégagée, cela me permet de rouler vite. J’imagine le cauchemar que cela aurait été si j’étais parti un jours plus tard sous la neige et la route glissante.

Camping dans un restaurant désaffecté en compagnie de rats morts

Quelques kilomètres avant la frontière, alors que la nuit commence à tomber, je cherche un endroit où dormir. Je m’arrête à une station essence. On me propose de dormir sur le gazon à l’extérieur mais le vent, le froid et la nécessité de monter ma tente ne m’enthousiasment pas. Je fais quelques mètres supplémentaires jusqu’à la prochaine station essence un peu plus grande. L’un des employés parle anglais et après m’avoir indiqué des tables à l’extérieur sous lesquelles je pourrai dormir, il a finalement l’idée de me laisser dormir dans le restaurant désaffecté derrière la station service.
Il fait froid et humide, les canalisations ont explosées avec le froid et il y a une bonne épaisseur de glace sur le sol… ainsi que des rats morts sur le comptoir. Mais peu importe, j’ai de l’électricité pour charger mon téléphone, du wifi, des tables pour manger, un micro-onde et un sofa pour dormir. Que demander de plus ?

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Dernière journée en Macédoine et initiation au « véluge »

Lorsque je me réveille, le ciel est gris et il neige. Le sol et les toits commencent à disparaître sous la neige. Je n’ai pas le choix, je dois partir au plus vite et passer le col car il va neiger en continu pendant les 8 prochains jours. Les premiers kilomètres sont relativement facile et la route ne glisse pas trop. Mais lorsque je commence à monter en altitude, mes pneus patinent dans la neige et il devient très difficile de grimper. Je roule au milieu de la route en suivant les traces laissées par les voitures mais je glisse malgré tout. Je tente de pousser mon vélo mais c’est encore pire. Mes chaussures glissent, je n’ai aucun appui. Puis 4 gros camions chaînés en provenance d’Albanie descendent le col. Sur leur sillage la neige est dégagée. C’est mon jour de chance, je peu continuer à grimper en roulant à gauche sur leurs traces. J’arrive finalement au poste frontière au sommet, sous une tempête de neige. I made it! La descente côté Albanie sera plus simple et une bonne surprise m’attend concernant la météo !

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A bientôt en Albanie pour la suite de l’aventure !

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Pierre-Adrien Mongin est un jeune diplômé de Montpellier Business School. Il a décidé de consacrer une année de sa vie pour découvrir le monde et ses habitants à vélo. Parti de Bangkok en février 2016, il a rejoint Paris à vélo ler 1er Avril 2017 ! Un voyage merveilleux au fil des rencontres... Il est maintenant à la recherche d'une mission dans le marketing en tant que chef de produit ou chef de projet marketing digital. Aidez-le à continuer son rêve !

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